Retour aux sources [PV Lyra Carter]

D'ici, la Grande Salle semblait encore plus grande qu'elle ne l'était. Perchée sur sa chaise, derrière la table des professeurs, Crésuphia lorgnait la salle d'un oeil attentif. Dire que quelques années auparavant, elle se trouvait en face, à la table des lions sous l'oeil cette fois avisé de Minvera McGonagall.
Ce souvenir lui réchauffa le corps. Jamais elle n'avait songé à se retrouver ici, à sa place, empruntant ses fonctions. Désormais, professeur de Métamorphose, elle espérait excellait dans sa matière, comme l'avait fait Minerva avant elle.

*Il faudrait que je lui écrive...*

Ses doigts trouvèrent le pied d'un verre rempli de jus de citrouille. Ah, le jus de citrouille, quel délice de le retrouver aux lèvres. Elle prit une gorgée, gardant son attitude fière qui l'empêchait de baisser la tête, puis croisa les bras sur son ventre.

Une nouvelle année commençait pour elle. Ce retour aux sources, à Poudlard, était finalement une aubaine. Bien qu'elle ait toujours espéré poursuivre au Ministère, le directeur lui avait donné une chance en or. Dire qu'elle ne l'avait toujours pas rencontré ce Riwal.
Seulement des rumeurs. Des allusions à lui, mais rien de bien concret. Peut-être était-ce là qu'elle trouvait son impatience: la rencontre avec le directeur. Qui était ce personnage ? Et d'ailleurs, qui étaient les autres professeurs ? Elle n'avait pas vu l'ombre d'un de ses collègues...

Et tout en songeant à ses semblables, à ceux qui devraient se tenir auprès d'elle à la place de ces sièges vides, Crésuphia dégustait avec grâce son repas du midi.

En retard.

C'est le mot horrible qui résonna aux oreilles de Lyra lorsqu'elle arriva devant la porte qui donnait accès à la grande salle, juste derrière la table des professeurs, en consultant sa montre.
En retard car elle n'avait que dix minutes d'avance sur l'heure du déjeuner, et que les autres, eux, étaient sans doute tous déjà présents.

Elle se redressa en rangeant sa montre à gousset dans une poche de son pantalon, dissimulé sous une longue cape de sorcier, puis entra dans la salle. Pour la première fois, du coté des professeurs.
Elle dut prendre un instant avant de quitter le seuil de la porte, impressionnée par ce décor majestueux, et avancer vers une des places libres à la table des professeurs. Car oui, elle fut forcée de constater que contrairement à ce à quoi elle s'attendait, la majorité des places étaient libres.

Toutes sauf une. Occupée par une sorcière sirotant doucement un jus de citrouille, le regard naviguant dans la salle.

Lyra s'approcha d'elle. De sa nouvelle collègue... Elle s'était maintes et maintes fois demandée si elle retrouverait ses anciens professeurs... Pour l'instant il semblerait que non.

-Bonjour, je peux m’asseoir?

Lyra était arrivée à la hauteur de sa collègue et lui désignait la chaise attenante à celle qu'elle utilisait déjà, un léger sourire aux lèvres.

Les Elfes de Maisons étaient vraiment de bons cuisiniers. Cette dinde, cuite à la perfection, avait des arômes délicieux qui s'évadaient dans la bouche d'un infini bienfait. Crésuphia n'était pas souvent attachée aux détails comme la cuisson de la viande, mais cette fois était différente. Les souvenirs se mélangeaient à ces délicieuses saveurs.
Soudain, elle se souvint de toutes ces journées dans la Grande Salle. Elle se revoyait, plus jeune, assise à la table des Lions, savourant avec ses camarades une viande toute aussi bonne que celle-là. Son amie Lena, dressée face à elle, lui proposant une énième partie d'échec. Les pions, se fracassant contre le damier étroit.
Comme cette époque remontait désormais... Entre temps, la guerre de 98 et les séquelles qui restaient. Souvent la nuit, Crésuphia se réveillait en sueur, tiraillée par les images sanglantes de cette atroce bataille. Et d'autre part, les coups de son père, ce grand Bulgare à la barbe impeccablement taillée.

-Bonjour, je peux m'asseoir ?

Une voix interrompit ses pensées. Fort heureusement d'ailleurs, car voilà qu'elle songeait à ce grand Seigneur qui, en d'autres termes, s'avérait être son père.
Lorsque la sorcière se retourna, gardant toujours ce visage humble, elle découvrit une jeune femme, peut-être du même âge, avec une once de douceur accrochée à ses lèvres.

- Ne vous gênez pas, je vous en prie.

Elle laissa sa collègue prendre place à ses côtés. Voilà donc la première collègue qu'elle rencontrait. Dire qu'elle s'était attendue à un premier interlocuteur semblable au pire des vautours, elle s'était lourdement trompée. Voilà une agréable dame qui se présentait à elle.
En bien éduquée, Crésuphia tendit sa main vers sa collègue:

- Nous ne sommes pas présentées. Je suis le professeur Crésuphia Archevic, aussi directrice de la maison Gryffondor.

Un sourire sympathique s'afficha à la commissure de ses lèvres. Malgré son apparence de dame un peu trop fière, Crésuphia était tout à fait apte à paraître agréable. Et ce, même dans un tailleur strict et élégant qui marquait ses formes avec classe.
Elle s'essuya la bouche du bout de sa serviette; à l'image d'une vieille aristocrate dépourvue de mauvaises manières, puis dit:

- On dirait que nous sommes les moins retardataires. J'espérais que quelqu'un vienne me rejoindre au plus vite avant que ce repas ne se transforme en sorte de silence impérial, et finalement vous voilà. N'est-ce pas le meilleur endroit pour rencontrer ses collègues ?

Elle sourit, tout aussi aimable qu'elle était, puis s'émerveilla encore une fois devant l'immensité de la Grande Salle.

Lorsque la sorcière se retourna vers Lyra, elle sembla tirée de ses pensées. Elle répondit néanmoins à Lyra qu'elle pouvait s’asseoir, ce que la potioniste fit sans se faire plus prier. Elle fut troublée un instant, de prendre part à ce siège, sur lequel elle avait toujours observé de loin, avec beaucoup de respect, l'ensemble de ses professeurs. Cette année, ce serait à son tour d'etre observée par une foulle d'élève, et pas forcément de manière respectueuse.
 
Elle haussa les épaules, discrètement. Elle espérait etre à la hauteur de ce qui l'attendait, et fut surprise lorsque son regard tomba sur la main que sa collègue lui tendait.
 
- Nous ne sommes pas présentées. Je suis le professeur Crésuphia Archevic, aussi directrice de la maison Gryffondor.
 
Lyra hocha la tete et serra la main de sa collegue, souriante.
 
-C'est un plaisir. Je suis Lyra Carter, professeure de potions et directrice de la maison Poufsouffle. Quelle matière enseignez-vous?
 
 
C'est à ce moment qu'elle remarqua vraiment les détails de cette sorcière qui lui faisait face. Lyra était du genre un peu dans la lune, surtout lorsqu'elle avait été stressée à cause d'un de ces troubles récurrent. En l’occurrence, son retard, qui pesait encore sur son esprit, mais se dissipait peu a peu.
 
 
Bien habillée, avec une tenue fière, et dégageant un charisme certain, Crésuphia Archevic lui sembla très sympathique. Et elle fut extrêmement soulagée que sa première collegue ait l'air si sociable.
Elle se servit légèrement en marrons, et profita d'un plat de dinde auquel il manquait déjà un morceau à l'annimal pour s'en servir également.
 
 
- On dirait que nous sommes les moins retardataires. J'espérais que quelqu'un vienne me rejoindre au plus vite avant que ce repas ne se transforme en sorte de silence impérial, et finalement vous voilà. N'est-ce pas le meilleur endroit pour rencontrer ses collègues ?
 
 
 
Lyra sourit doucement lorsque la directrice de gryffondor fit allusion a leur arrivée en avance... Jamais elle n'aurait pu imaginer un tel retournement de situation... Si on pouvait l'appeller comme tel.
 
 
 
-Oh je trouve aussi, cette salle a toujours été un endroit agréable, que rêver de mieux comme vous dites... Peut être les bords du lac et sa vue démesurée sur le chateau et ses alentours, mais nous ne pourrions pas profiter de cette si bonne cuisine. J'avoue que le choix me serait difficile!
 
 
Toujours un endroit agréable... C'est en prononçant ces mots que l'image de son dernier repas prit dans cette salle revint en mémoire à la jeune femme. Préfète à l'époque, elle avait passé son année seule. Ses repas à à peine parler avec l'un de ses voisins, et pris en quatrième vitesse...
 
 
Au moins, pensa t elle en dégustant un marron, cette époque est désormais révolue.

Crésuphia, attentive, se retourna vers sa collègue tout en terminant de mâcher son morceau de viande.
Elle prit le soin de tapoter ses lèvres du bout de sa serviette, puis s'exclama:

- Oui, Lyra Carter, je vois. Enchantée de même. Je succède Minerva de ses fonctions, c'est moi la nouvelle professeure de Métamorphose. Mais dites-moi, ce n'est pas la première année que vous exercez ici ?

La directrice des Lions était ravie de pouvoir partager son repas avec une collègue aussi réceptive. Elle se mit à penser à ses anciens collègues au Ministère, tous plus ou moins fâchés la moitié du temps, à s'échanger des potins sur le mari de celle-là ou le sang de celui-là. Si tous les professeurs étaient comme Lyra, là voilà sauvée.
Puis, tout en continuant sa conversation avec sa collègue, Crésuphia se retourna, espérant croiser le regard d'un professeur retardataire.
Mais personne.
Il lui sembla trouver la Grande Salle assez calme; peut-être étaient-elles en avance par rapport au reste de l'école. Après tout, l'heure n'avait pas été vraiment définie et face à cet amas d'élèves silencieux, ses appréhensions par rapport à cette nouvelle année s'envolèrent.

- Rassurez-moi, je ne suis pas la seule à ne pas encore avoir rencontré le directeur, monsieur Umbre? J'ai beau me trouver ici, à ma place, je n'ai pas une seule fois croiser le regard de ce personnage...

Tout en disant ses mots, elle affichait une singulière expression de réflexion. Ses mains retombèrent sur la surface de la table. Décidément, cette question lui creusait la tête. Et puis, il était tout naturel d'imaginer des choses improbables sur cet homme.
Pour sa part, elle l'imaginait grand, avec des sourcils broussailleux et un regard de guerrier, de Viking. Peut-être avait-il une barbe taillée finement, comme son père Veliko, ou peut-être une moustache qui lui donnait une vieille image d'aristocrate anglais. Et ses vêtements ? Sa tenue ? A quoi pouvaient-elles ressemblaient ? De grandes fourrures, ou bien, des costumes neutres inspirant une sérénité incontestable. Des boutons de manchettes, une longue robe aux couleurs farfelues ? Elle ne savait trop comment le percevoir.
Elle était néanmoins certaine d'une chose. Ce Riwal était quelqu'un de très minutieux, peut-être très entrepreneur également.

Son regard retomba soudainement sur les quatre tables dressées en contrebas.
Cette hauteur lui donnait une impression d'immensité. Jamais elle n'aurait cru être aussi fière de figurer à cette table.
Rassasiée, elle repoussa son assiette où subsistaient quelques miettes et déchets.

Lorsque Lyra entendit que sa collègue était la nouvelle professeur de métamorphose, son entrain fut encore plus grand que depuis qu'elle avait démarré cette conversation. Tout d'abord, Crésuphia Archievic lui paraissait tout a fait charmante et aimable, une collègue avec qui elle s'entendait très bien, mais en plus elle enseignait une matière importante, qui pouvait parfois se coupeller à la science des potions... 

-C'est bien la première année que j'enseigne ici, je viens d'achever ma formation de maître des potions, et j'ai passé les trois années de ma formation à Beaubâton en France, avec pour mentor le professeur Jeanne Duchemin. Vous êtes aussi à l'aube de votre première année d'enseignement dans cette école?

Elle hésita un instant et poursuivit:

-Et, peut être pensez vous qu'il est temps pour nous de prendre plus aisément nos marques avant de nous lancer dans un quelconque projet de recherche, mais si dans l'année je vous proposais une collaboration, seriez vous d'accord pour mêler votre savoir au miens? Madame Duchemin m'a aidé a démarrer de nombreuses recherches sur le perfectionnement de potions, et pour certaines d'entre elles, l'utilisations de sortilèges peut être utile. Elle en a créé un bon nombre et est a l’origine de bon nombre d'avancées dans le domaine des potions, elle m'a donné des pistes et des clés pour y contribuer aussi, et je suis certaine qu'un savoir tel que le votre serait plus que bénéfique à mes recherches...

Réalisant qu'elle avait dit tout cela d'une traite, et légèrement gênée de s’être emballée, elle s’arrêta avant de murmurer:

-Enfin, rien ne presse, et c'est uniquement si vous en éprouvez le temps et l'envie...

Peut etre que tout le monde n'avait pas son envie de se ruer dans un laboratoire a la fin des journées et y rester enfermée pendant plusieurs heures pour avancer des recherches... Lyra avait tendance à oublier ce détail quand elle discutait, parfois.

Elle se retourna vers son assiette en attendant que la directrice de Gryffondor lui réponse. En y repensant, elle ne lui avait même pas donné son age, et ne connaissait pas le siens. Mais elle semblait être pleine d'assurance, et de fierté. Et le charisme qu'elle dégagait prouvait qu'elle avait une maturité bien plus élevée que celle de Lyra. Elle avait donc certaines années de plus qu'elle. 25 ou 30 ans peut etre? Voir un peu plus? La jeune potioniste espérait simplement que, contrairement a tant d'autre, elle ne la considererait pas immature et insignifiante a cause de ses 21 années fraichements vécues.

- Rassurez-moi, je ne suis pas la seule à ne pas encore avoir rencontré le directeur, monsieur Umbre? J'ai beau me trouver ici, à ma place, je n'ai pas une seule fois croiser le regard de ce personnage...

Durant un court instant, elle se remémora la manière dont elle avait été recruter. La lettre qu'elle avait reçu lui disant qu'elle serait acceptée en tant que professeur, et l'absence de rendez vous... Elle fit non de la tête avant de répondre à Crésuphia

-Je vais vous rassurer, vous n’êtes effectivement pas la seule. Et je n'avais jamais entendu parler de lui avant d'apprendre qu'il devenait directeur de cet établissement, et ne me contact pour me proposer un post de professeur ici.

Riwal Umbre. Ce parfait inconnu qui allait être, en quelques sortes, le supérieur de Lyra. Elle espérait seulement qu'il serait juste envers sa fonction, et à l'écoute des élèves. Qu'il soit présent aussi, et se montre enfin... 

En y pensant, elle laissa son regard passer sur les chaises vides présentes autour de la table qu'elles occupaient. Elle aurait aussi aimé rencontrer ses autres collègues avant la répartition, cela aurait été bénéfique et aurait permit de rassurer la petite stressée qu'elle pouvait être par moment, même si elle l'avait toujours caché par un attitude plus calme que le calme lui même... Posée en quelques sortes, même si elle pouvait toutefois être tendue lors de situations difficiles. Et la rentrée prochaine serait certainement une source de stress pour elle. Elle espérait être à la hauteur de la tache qui l'attendait, en tant que professeur et directrice de maison.

Mangeant une nouvelle bouchée, elle se rassura en se remémorant la récente histoire de poudlard, et quelques uns de ses professeurs. Quelques dizaines d'années avant elle, Severus Snape avait été plus ou moins dans la même situation qu'elle finalement... Si on enlevait qu'il avait eu a gérer la maison de serpentard, et qu'il avait, lui, toujours eu un don pour les potions, si l'on écoutait les histoires racontées par tout un chacun...

- Oh, c'est un beau parcours que vous avez là. Beauxbâtons semble être une école prestigieuse, non? J'espère que vous m'en direz davantage, l'enseignement magique en France paraît tellement intéressant...

Elle affichait maintenant un sourire très amical, plein de réceptivité. Enfin, voilà une personne censée devant elle, avec un parcours varié. De plus, elle semblait être plutôt jeune, ce détail ajoutant d'autant plus à son mérite. Le professeur Carter devait être une personne pleine de connaissances. Cela n'étonna pas la directrice des Lions de savoir sa collègue dans le domaine des potions.

- C'est exacte, je viens seulement de débuter ma première année ici. J'ai débuté au Ministère de la Magie, dans l'administration et le secrétariat du Magenmagot, grâce à l'appui de Minerva McGonagall. Vous savez, on se connaît très bien et sans elle, je n'aurai probablement jamais trouvé ma place au ministère. Elle a été d'un véritable secours. Ensuite, je suis passé dans le département des Mystères, en tant que langue de plomb. Puis quelques années après, je suis partie du Ministère, pour me retrouver ici. Je dois dire que jamais je n'aurai pensé retourner à Poudlard, mais le destin fait bien les choses il semblerait...

Elle leva un sourcil, mi perplexe, mi épanouie, puis se concentra sur les élèves qui s'accumulaient de plus en plus dans la salle. A cet instant, elle se rappela que le soir même devait se dérouler la cérémonie. Comment avait-elle pu omettre ce détail, elle qui est toujours perfectionniste. Peut-être que l'enjeu de la journée lui avait rongé le cerveau à tel point qu'elle en oublie les événements.
Oui, ce soir, elle découvrirait enfin le directeur et tous les autres professeurs.
Tout en se souvenant de la fameuse cérémonie, sa collège Lyra lui parlait avec une passion indéniable des futurs projets qu'elles pourraient effectuer ensemble. L'idée était effectivement très intéressante. Lyra était une femme visiblement très entrepreneuse et elle était sans aucun doute passionnée par son travail.

- L'idée me semble délicieuse. Je serai ravie de collaborer avec vous, Mlle Carter, ce sera un grand plaisir. Oui, nous pourrions faire ceci en cours d'année. De toute façon, nous ne manquons pas de temps pour en discuter !

Après cette parenthèse fermée sur la possibilité d'une collaboration, Lyra enchaîna avec le mystère du directeur Riwal Umbre. Ainsi, Crésuphia n'était pas la seule à se trouver dans cet espèce de trou noir béant.

-Je vais vous rassurer, vous n’êtes effectivement pas la seule. Et je n'avais jamais entendu parler de lui avant d'apprendre qu'il devenait directeur de cet établissement, et ne me contact pour me proposer un poste de professeur ici.

- Ah oui ? C'est étrange... Je pensais qu'il était nécessaire de passer un entretien avant tout ça. J'imagine que vous aussi, vous avez dû recevoir une lettre.

Ce qui était d'autant plus étrange dans l'esprit de Crésuphia, c'est que cette lettre d'emploi lui parvint seulement une heure après sa démission au Ministère. Oui, une heure. Et lorsque la jeune Archevic avait demandé à Minerva et ses proches s'ils y étaient pour quelque chose, tous répondirent que non, ils ne connaissaient pas de Riwal Umbre.
Après tout, dans l'âme assez aventurière, Crésuphia n'était pas contre cet aspect de mystère autour du directeur. Il y avait un côté fantaisiste dedans.

Enfin, cette année promettait d'être très agréable.
Crésuphia jeta un regard à sa montre, puis, tout en réajustant son chemisier et ses manches, elle dit:

- Finalement, je pense que je vais retourner dans mon bureau, j'ai pas mal de paperasse à regarder, des lettres à envoyer, puis, je préfère être en forme pour la cérémonie de ce soir. Ce sera un plaisir de vous y retrouver !

Le professeur Archevic se leva, puis, après avoir échangé un dernier sourire avec sa nouvelle collègue, elle quitta les lieux de la même manière qu'elle était arrivé; dans une élégance naturelle, la tête haute, un sourire apparent sur le visage.

Spoiler:

-J'ai eu beaucoup de chance, car l'enseignement dispensé en France est vraiment très bon comme vous dites ! Et on peut dire que j'ai eu la meilleure des tutrices, très exigeante envers elle même et envers les autres, on ne peut que progresser avec des personnes comme elle! La culture magique en France est aussi extrêmement intéressante, et ils n'ont pas forcément la même manière d'aborder les notions étudiés par les jeunes sorciers. Pendant mon temps libre j'ai pu assister à des cours, et même si le fond peut être le même, la forme de cours peut singulièrement changer d'une matière à l'autre, notamment, vous devez vous en doutez, en ce qui concerne l'histoire de la magie... 

Ce fut ensuite à Crésuphia de lui parler de son parcours, et Lyra fut très impressionnée... Comment ne pas l’être, devant quelqu'un qui était passé par tant de métiers différents, avec tant de difficultés... Peu de sorciers pouvaient se vanter d'avoir enchaîné un post dans le département de la justice magique, et d'avoir poursuivit avec un statut de langue de plomb au département des mystères... Le tout en finissant professeurs de métamorphose et directrice de maison à Poudlard. Non, ce genre de parcourt devait être unique, et Lyra hocha la tête, en signe d’approbation et d'un respect certain qu'elle éprouvait envers sa collègue.

-Et bien je vous souhaite de passer une année agréable, je suis ravie d'enseigner à vos cotés, au sein d'une équipe pédagogique que j'ai hâte de découvrir. En tout cas, félicitation pour le parcours que vous avez eu jusqu'à maintenant.

Et lorsque Crésuphia lui répondit à l'affirmative à propos de sa proposition d'un travail commun, Lyra lui adressa un grand sourire, heureuse de voir sa collègue aussi ouverte et prête a travailler!

Enfin, elle acquiesça lorsque la professeur de métamorphose poursuivit:

- Ah oui ? C'est étrange... Je pensais qu'il était nécessaire de passer un entretien avant tout ça. J'imagine que vous aussi, vous avez dû recevoir une lettre. 

-Tout à fait, j'ai été contacté par une lettre, et au final il n'y a eu aucun entretient. Je vous avoue avoir été très étonnée et avoir initialement cru a une mauvaise plaisanterie, mais il s'est avéré que non.

Une mauvaise plaisanterie de son frère Glenn, en fait, qui l'avait charrié un bon moment en lui répétant qu'une maître des potions ne trouverait pas d'autre emploie que fabricante dans une boutique perdue dans les campagnes les plus éloignées de Londres. Au final, elle ne savait pas du tout ce qui avait amené le directeur à la recruter elle plutôt qu'un autre... Et elle se demandait bien comment il avait pu entrer en contact avec elle alors qu'il existait un bon nombre de potionistes experts en leur domaines. Peut être que chacun d'entre eux avait déjà décliné les invitations de Riwal et qu'il s'était tournée vers la recrue restante? Cette hypothèse était la plus plausible aux yeux de Lyra.

Lorsque Crésuphia quitta la table, Lyra lui rendit son salut, précisant qu'elle serait enchanter de retrouver sa collègue dans la soirée pour la répartition. Elle finit ensuite rapidement son repas, et sorti sans trop tarder, prenant la direction de son bureau. Elle avait beau avoir mit de l'ordre dans le laboratoire la réserve et sa salle de cours, il lui restait a mettre en ordre pas mal d'affaires éparpillées et posées en vrac dans son bureau...

Spoiler: